
Après la
défaite de juin 1940, Daniel Cordier traverse la Manche et s’engage dans
la « légion de Gaulle », futures Forces françaises libres. Avec
l’idée fixe de se battre contre l’occupant allemand, il devient aspirant en
août 1941. Ayant demandé à intégrer les services secrets de la France
libre, il suit une formation dispensée par l’Intelligence Service.
En
juillet 1942, le sous-lieutenant Cordier (alias BipW) est parachuté près de Montluçon. Quelques jours plus
tard, Jean Moulin le choisit comme secrétaire : « Quand nous serons
dans la rue, au restaurant ou dans n’importe quel endroit où nous risquons
d’être entendus, je me mettrai à vous parler d’art pour ne pas que nous soyons
suspectés. » Ce stratagème servira d’éveil artistique au jeune secrétaire.
Après la
guerre, Daniel Cordier cherche sa voie. En 1956, il ouvre une galerie d’art à
Paris, puis à Francfort et à New York. Ardent militant d’un art de
rupture, il devient un des marchands parisiens les plus actifs de
l’après-guerre, et un des plus grands donateurs auprès des institutions
publiques. Il consacrera également vingt années de sa vie à la recherche et à
la rédaction d’une impressionnante biographie de Jean Moulin, avant d’écrire
ses propres mémoires.
Cet ouvrage retrace la traversée d’un siècle
par un homme qui décida de ses engagements, dans la guerre puis dans l’art et
l’histoire, en toute liberté.