Eddy Merckx n'est pas seulement un champion hors du commun, il est aussi un être d'histoire, un conquérant de l'impossible, un ambassadeur du prestige de toutes les Belgiques. Un mythe aujourd'hui. Le quintuple vainqueur du Tour de France, quatre-vingt-dix-sept jours en jaune – un record – et trente-quatre succès d'étape, a laissé son empreinte dans à peu près toutes les courses qu'il a disputées. Les statistiques disent 1 800 et ses 525 victoires sur la route forment une véritable constellation sous la voûte étoilée d'une carrière longue de quatorze ans. Performance d'autant plus remarquable que l'opposition dans les années 70 était grandiose et donnait lieu à des joutes géniales.
Son palmarès est et restera inaccessible. Même pour Tadej Pogacar, la plus grande promesse du cyclisme moderne, déjà triple vainqueur du Tour de France à 25 ans. Pour s'approcher de ce sommet, le Slovène devrait courir au moins jusqu'à 46 ans à raison de 20 victoires par an.
Au creux de ses saisons, recouvertes parfois d'un vernis romanesque, les échappées du plus grand Cannibale de l'histoire, ses coups de folie, son courage, ses doutes, sa volonté d'aller toujours plus loin reprennent du souffle dans les souvenirs de ses adversaires et compagnons de route. Parti à la rencontre de ces glorieux anciens, l'auteur retrace à travers eux le destin fascinant d'Eddy Merckx, tendu entre l'extase d'un phénomène et la chute d'une étoile.